La fraude à la carte bancaire ne s’est jamais aussi bien portée. En constante augmentation depuis plusieurs années, le nombre de victimes aurait été de 1,2 millions en 2016. Quelles sont les raisons de l’accroissement de ces fraudes et comment les éviter ?

La carte bleue, moyen d’escroquerie le plus fréquent

Réalisée chaque année depuis 2010, l’étude « Cadre de vie et sécurité » de l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) montre l’évolution alarmante des victimes d’escroquerie bancaire. Elle montre en effet que le nombre de victimes d’escroquerie a plus que doublé depuis 10 ans : il était de 500 000 en 2010 contre 1,2 millions en 2016.

Cette situation s’explique principalement par :

  • L’explosion du nombre de transaction par carte bleue sur internet, lié à l’essor du e-commerce ;
  • Le manque de vigilance de certains utilisateurs, qui peuvent se faire duper par des techniques de phishingde plus en plus perfectionné ;
  • L’attrait des escrocs et réseaux criminels pour ce type d’arnaque, qu’ils estiment rentable et moins dangereux que d’autres activités illicites comme le trafic de stupéfiants par exemple.

Dans la grande majorité des cas (env.70%), les escrocs parviennent à récupérer les codes de carte bancaire pour effectuer des achats sur internet. Les distributeurs piratés quant à eux ne représentent que 7% des fraudes.

En 2016, un rapport publié par l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement révélait que la fraude sur l’ensemble des moyens de paiement émis en France était évaluée à 800 millions d’euros cette même année. Au total, celle-ci a concerné 4,8 millions de transactions. La carte bancaire représente le moyen d’escroquerie le plus utilisé, suivi du chèque. Le montant de la fraude à la carte bancaire a toutefois baissé en 2016 (399 millions) par rapport à 2015 (416 millions).

Heureusement, la majorité des préjudices (64%) reste inférieur à 300€, et seuls 13% sont supérieurs à 1 000€. De plus, les banques ont l’obligation de rembourser le montant volé, sauf dans le cas où elles démontrent une négligence du client.

Eviter les fraudes : les réflexes à avoir

Plusieurs réflexes permettent d’éviter ces escroqueries :

  • Protégez votre ordinateur avec un antivirus de qualité, et connectez-vous sur des réseaux internet de confiance (évitez les réseaux publics des gares et aéroports) ;
  • Soyez vigilant aux mails que vous recevez. Ne cliquez pas sur un lien qui vous semble suspect ;
  • Lors d’un paiement sur internet, vérifiez que l’adresse du site commence par « https », le « s » signifiant « sécurisé » ;
  • Sur internet, utilisez des moyens de paiement alternatifs tels que N26. En effet, cette banque mobile permet à l’aide de son smartphone de bloquer et débloquer instantanément la carte bancaire pour les paiements sur internet. Bloquée, la carte sera inutilisable par le fraudeur qui détiendrai vos codes ; débloquez-la en quelques secondes quand vous en avez besoin.

Si vous êtes malgré tout victime d’une fraude à la carte bancaire, il existe une plateforme de signalement. Baptisé « Perceval », ce dispositif a été créé pour simplifier les démarches des victimes et orienter plus efficacement l’action judiciaire. Concrètement, il vous suffit de remplir un formulaire sur le site Service-public. Vous recevrez ensuite automatiquement un récépissé à transmettre à votre banque pour faire une demande de remboursement. Perceval doit permettre aux services d’enquête d’avoir une vue plus complète du phénomène de fraude à la carte bancaire. Par ailleurs, le ministre a assuré que la plateforme Thésée dédiée aux victimes d’escroqueries en ligne serait « prochainement » opérationnelle.