Les bons réflexes pour épargner en ligne

7, Mar 2017 | Gestion de patrimoine | 0 commentaires

Les solutions d’épargne en ligne ont fleuri ces dernières années soutenues notamment par la démocratisation des achats sur internet et l’essor des banques en ligne. Il est aujourd’hui possible de trouver sur internet presque tous les supports de placement qui étaient encore du domaine exclusif des banques traditionnelles quelques années auparavant.

Cependant cette abondance d’offres peut laisser perplexe nombre d’entre nous, nous allons donc tenter de vous présenter rapidement les principales catégories de produits d’épargne disponibles en ligne. Si vous désirez plus d’informations sur un type de produit en particulier n’hésitez pas à consulter nos dossiers spécifiques.

 

Qu’est-ce que l’épargne ?

Pour bien débuter, il nous apparaît nécessaire de définir clairement le terme d’épargne. L’épargne est la part du revenu disponible qui n’est pas utilisée dans le cadre de vos consommations habituelles. Cet excédent de revenu est stocké, probablement comme la plupart des français sur un compte épargne de type livret réglementé (Livret A, LEP, LDD, etc).

Il existe d’après nous trois grands types d’épargne :

  • L’épargne de précaution

Il s’agit d’une petite réserve qui servira en cas de frais imprévus (panne électroménager, voiture, etc) ou de moments difficiles (perte d’emploi, maladie, etc). Ce type d’épargne est généralement limitée et n’excédera pas 3 à 6 mois de salaire. Cette épargne doit être placée sur des supports surs avec une liquidité immédiate (capacité à récupérer votre argent à tout moment).

  • L’épargne de projet

Ce type d’épargne vous permet de constituer un capital en vue de la réalisation d’un projet. Pour les français, il s’agit fréquemment de la constitution d’un apport pour acquérir dans quelques années un bien immobilier mais cela peut être également un voyage autour du monde, un véhicule neuf, etc.

Cette épargne n’est pas exigible à court terme et permettra donc de placer l’argent sur des supports d’investissement moins liquides avec un horizon d’investissement plus lointain (3 à 10 ans).

  • L’épargne de retraite

Nombreux sont ceux qui cherchent à améliorer les revenus qu’ils percevront lorsqu’ils partiront à la retraite. Les difficultés du financement des retraites par l’Etat étant une problématique croissante, nous ne pouvons donc que vous encourager à débuter ce type d’épargne le plus tôt possible. En effet, plus vous commencez tôt moins l’effort sera important.

Imaginons que vous désirez partir à la retraite avec un capital de 300 000€. Si l’on considère des intérêts de 6% annuels en moyenne (rendement moyen accessible sur des placements diversifiés long terme), il vous faudra épargner chaque mois :

  • 1831€ sur 10 ans
  • 649€ sur 20 ans
  • Et seulement 299€ sur 30 ans

Ce type d’épargne long terme permet de diversifier les placements et d’inclure des supports plus risqués (actions notamment) qui viendront doper votre rentabilité sur le long terme.

Quels produits d’épargne pour une épargne de précaution ?

Dans le cadre d’une épargne de précaution nous vous recommandons d’avoir recours à des livrets de type bancaire qui offrent à la fois une rémunération garantie sans risque et une liquidité immédiate (il vous suffit de faire un virement pour récupérer vos avoirs).

Il existe deux types de livret :

  • Les Livrets règlementés 

Ces livrets sont garantis par l’Etat et leur rémunération est fixé chaque année par décret, ce qui signifie que les conditions (éligibilité, taux d’intérêt, etc) seront identiques dans tous les établissements bancaires.

Les deux livrets règlementés les plus populaires sont le Livret A et le Livret de Développement Durable (LDD).

Eligible à tous mais limité à un par personne, ils permettent de placer respectivement 22 950€ pour le Livret A et 12 000€ pour le LDD au taux, historiquement bas, de 0,75%/an depuis août 2015.

Le Livret d’Epargne Populaire permet lui de bénéficier d’un taux d’intérêt de 1,25% cependant ce livret est réservé aux particuliers ayant des revenus modérés (moins de 19 236€ en 2016 pour une personne seule) et plafonné à 7 700€.

Ils sont un bon outil d’épargne de précaution car malgré un taux d’intérêt bas ils possèdent le gros avantage d’offrir des intérêts non soumis aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu.

  • Livrets non règlementés ou « Super Livret »

Les livrets non règlementés ou « Super Livrets » ne sont pas règlementés par l’Etat et varient d’une banque à l’autre. Ce type de livret est particulièrement présent chez les banques en ligne qui parviennent, en général, à afficher des conditions plus intéressantes que les banques traditionnelles.

Si les taux de base affichés sont en général proche de ceux du Livret A et du LDD, les banques offrent des bonus valables 3 à 12 mois qui permettent, la première année, d’obtenir un rendement allant jusqu’à 2%.

A noter cependant que contrairement aux livrets réglementés, ces Super Livrets sont soumis aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu qui viennent nettement réduire leur rendement.

Quels produits d’épargne pour une épargne de projet ou de retraite ?

Ces placements ont un horizon plus lointain et ne nécessite donc pas d’être très liquides. Une durée de détention plus longue peut permettre d’intégrer dans vos placements des actifs plus risqués qui amélioreront votre rendement à long terme (mais peuvent être plus volatiles à court terme).

Avant de se pencher sur les supports d’investissement que vous pourriez choisir il est important de bien choisir l’enveloppe dans laquelle vous allez les loger. On parle souvent d’enveloppe fiscale pour désigner des dispositifs qui vous permettront de bénéficier d’avantages fiscaux notamment au niveau des intérêts générés ou des plus-values réalisées. Les deux enveloppes fiscales les plus connues sont l’assurance vie et le PEA (Plan d’Epargne en Actions).

  • L’Assurance-Vie

L’assurance-vie est l’enveloppe fiscale la plus populaire auprès des français avec plus de 1600 milliards d’euros d’encours et une collecte mensuelle qui dépasse généralement les 10 milliards d’euros.

Son principal attrait réside dans sa flexibilité et sa fiscalité attractive qui en font un placement « couteau suisse » qui conviendra aussi bien à la préparation d’un projet, de votre retraite ou de votre succession.

L’avantage fiscal s’acquiert au fil des ans et ne jouera à plein régime qu’à partir de 8 ans. Passé ce délai, vous pourrez retirer jusqu’à 4 600€ (9 200€ pour un couple) de plus-values/intérêts par an exonérés d’impôt (hors prélèvements sociaux de 15,5% qui restent exigibles). Cela dit vous pouvez tout aussi bien retirer vos avoirs avant 8 ans et bénéficier d’une fiscalité qui sera tout de même plus avantageuse que le régime de droit commun. L’assurance vie offrira par ailleurs un intérêt fiscal dans le cadre de la succession de votre patrimoine à vos descendants, notamment pour les contrats ouverts avant 70 ans.

Contrat mono ou multi – supports ?

La grande majorité des épargnants opteront pour un contrat mono-support en euros du fait de sa garantie en capital à tout moment. Les fonds euros offrent une grande sécurité cependant leur rendement a fortement baissé ces dernières années sous l’effet de la baisse généralisée des taux d’intérêts. Leur rendement moyen a été de 2.3% pour 2015 même si les plus performants ont enregistré des rendements autour de 4%.

Afin de doper un peu leur rendement, de plus en plus d’épargnants ont recours aux contrats multi-supports qui permettent d’investir d’une part sur des fonds euros sans risque et d’autre part sur des Unités de Compte (UC). Qu’est-ce qu’une unité de compte ? Les UC désignent des supports d’investissement diverses qui peuvent être des parts de fonds de placement ou d’actions de sociétés (parts de fonds d’actions, de fonds obligataire, de SCPI, actions de SICAV, etc).

L’intégration d’UC permet d’augmenter l’espérance de rendement sur le long terme. La répartition entre fonds euros et UC dépendra notamment de votre aversion aux risques mais également de votre horizon d’investissement. En effet, si les contrats mono-supports euros vous permettent de retirer votre argent à tout moment avec la garantie de récupérer votre capital, il n’en sera pas forcément de même sur des contrats diversifiés. Selon la composition de votre contrat il pourra être garanti totalement, partiellement voire pas du tout, de manière continue ou seulement à terme. De même certains contrats impliqueront de bloquer votre capital un certain temps.

Pour en savoir plus, consultez notre dossier dédié à l’assurance vie.

  • Le Plan d’Epargne en Action (PEA)

Le PEA est une enveloppe fiscale permettant d’investir dans des actions de sociétés européennes et offrant une défiscalisation des plus-values générées à partir de 5 ans de détention (taux d’imposition dégressif entre 1 et 5 ans). Vous resterez redevable des prélèvements sociaux de 15,5% sur les gains générés.

Il n’est possible d’ouvrir qu’un seul PEA par personne et son plafond est de 150 000€. Il est également important de noter que tout retrait réalisé avant 8 ans entraine la clôture du plan (pas de retrait partiel). A partir de 8 ans, effectuer un retrait vous interdira simplement de réaliser de nouveaux versements sur votre PEA.

Si, du fait de la grande variété des UC, l’assurance-vie permet de diversifier efficacement son portefeuille, la chose s’avère plus complexe sur un PEA, seules les actions de sociétés européennes étant éligibles (ou OPCVM composés d’à minima 75% d’actions européennes). Des produits complexes permettront cependant de diversifier son exposition géographique mais resteront dépendant de l’évolution des marchés actions.

Le PEA est donc un support d’investissement dynamique n’offrant aucune garantie du capital investi et nécessitant un horizon d’investissement de 5 ans minimum.

Nous recommandons aux novices de se faire conseiller dans la constitution/gestion de leur portefeuille et de privilégier les Fonds Communs de Placement éligibles qui sont gérés par des professionnels.

Gérer soi-même ou déléguer la gestion de son épargne à un professionnel ?

Il y a encore quelques années faire gérer son épargne était réservé à une minorité d’épargnants disposant d’à minima 150 000€ de disponibilités. La montée des services financiers sur internet et des fintechs a cependant changé la donne et il est aujourd’hui possible de faire gérer ses avoirs par un professionnel dès 1000 € !

Différents modes de gestion existent notamment sur l’assurance-vie :

  • La gestion libre ou directe :

Vous choisissez vous-mêmes vos supports d’investissement et les faîtes évoluer au cours du temps selon vos propres convictions ou objectifs. Il est préférable dans ce cas de posséder un minimum de culture financière et de s’intéresser à l’actualité afin de pouvoir réagir rapidement aux évolutions de marché.

A noter que les arbitrages que vous réaliserez (réallocation de vos avoirs entre différentes UC et fonds euros) pourront générer des frais d’arbitrage perçus par votre assureur. Si vous comptez être actif, mieux vaut alors privilégier un contrat ne prévoyant pas de frais d’arbitrage. Ainsi, optez pour une assurance-vie 100% en ligne qui pratique les frais les plus bas du marché ! Si vous avez de bonne base en courtage, vous pouvez également ouvrir un compte titre chez un courtier : DEGIRO, Bourse Direct

  • La gestion profilée

La gestion profilée permet aux investisseurs de ne pas se soucier de la gestion de leur épargne mais qui souhaitent tout de même bénéficier d’ajustements automatiques en fonction de l’évolution de la conjoncture afin de maximiser leur rendement.

Comme son nom l’indique la gestion profilée propose une gestion automatisée de votre épargne selon votre profil qui sera plus ou moins dynamique (et donc plus ou moins averse aux risques). La plupart des acteurs vous proposeront ainsi au minimum trois profils : modéré, équilibré et dynamique, certains allant jusqu’à 10 profils (1= sans risque, 10 = très dynamique).

  • La gestion déléguée (ou sous mandat)

Dans le cas d’une gestion sous mandat, c’est un gérant professionnel mandaté par votre assureur qui gérera votre épargne (répartition et arbitrages). De la même manière que pour la gestion profilée, votre mandat indiquera votre profil de risque ainsi que vos objectifs afin de cadrer l’intervention du gérant.

Dans la plupart des cas, cette gestion déléguée n’est pas individualisée mais collective. Cela signifie que votre contrat sera géré comme celui d’autres épargnants ayant les mêmes objectifs que vous. Cela permet d’accéder à ce type de services à partir de quelques centaines d’euros alors qu’auparavant elle était réservée à des contrats à 6 chiffres au minimum.

  • La gestion conseillée

A mi-chemin entre gestion libre et gestion déléguée, la gestion conseillée vous permet de rester maître de vos décisions. Votre assureur ou la plateforme sur laquelle vous gérez votre contrat vous soumettra des conseils d’allocation en fonction des évolutions de marché, de vos objectifs et de votre profil de risque. A vous de suivre ou non les conseils fournis. Ce mode de gestion implique de garder un œil sur ses placements et d’intervenir ponctuellement sur son compte.

Pourquoi épargner en ligne ?

La montée en puissance des banques en ligne et des fintechs permet aujourd’hui d’accéder à l’ensemble des produits d’épargne, en ligne. Alors doit-on préférer ces nouvelles offres aux offres traditionnelles proposées par les acteurs historiques?

Il faut tout d’abord noter que la plupart des acteurs du net ne sont pas indépendants et sont en fait des filiales des acteurs traditionnels. Ainsi Fortunéo est une filiale du crédit mutuel Arkéa, Boursorama de la Société Générale et Hello Bank de BNP Paribas, Monabanq de CIC, BforBank de Crédit Agricole et ING Direct du goupe néerlandais du même nom. Même les fintechs proposant des services innovant de gestion d’épargne sont souvent affiliés à un Groupe bancaire, Yomoni a été financée par le Crédit Mutuel Arkéa et Wesave par Amundi. Il s’agit alors plus d’une nouvelle offre adaptée à de nouveaux usages que de nouveaux acteurs.

Le principal attrait de ces nouvelles offres en ligne réside dans la faiblesse de leurs frais. En effet, si une banque traditionnelle affichera fréquemment des frais d’entrée (jusqu’à 5% !), des frais d’arbitrage, des frais de sortie, la plupart des contrats en ligne en sont exonérés. Comment est-ce possible ? Les banques en ligne ne supportent pas les coûts liés à un réseau physique et appliquent des marges plus faibles sur leurs produits. Comptez autour de 30€ de frais annuels pour un compte bancaire en ligne contre environ 150€ dans une banque traditionnelle pour un consommateur moyen.

Consultez notre comparatif détaillé des banques en ligne

Combien de fois par an vous rendez vous physiquement chez votre banquier ? Dans la plupart des cas, rarement ! Lorsque que vous avez besoin d’assistance, il est toujours difficile de joindre votre conseiller par téléphone et il ne répond que tardivement à vos emails. Là encore les banques en ligne frappent fort en proposant des horaires d’appels élargis (jusqu’à 22h pour Boursorama) même le samedi, la possibilité de faire des visioconférences avec votre conseiller ou encore de contacter l’assistance directement par tchat via les réseaux sociaux !

C’est pour ces différentes raisons qu’aujourd’hui, trois quarts des ouvertures de compte se font chez des banques en ligne !