Crowfunding en actions, définition

Le crowdequity (également appelé « equity crowdfunding » ou « financement participatif en actions ») est une forme de financement participatif qui permet d’investir dans des start-ups et des entreprises (généralement des petites PME) en échange d’une partie du capital de ces dernières. Les investisseurs deviennent donc actionnaires des projets qu’ils soutiennent.

Ils s’oppose au Crowdlending qui permet de prêter de l’argent aux sociétés via des outils de type dette. Cela signifie que vous souscrirez à des obligations ou à un contrat de prêt. Vous serez créancier de la société mais pas actionnaire.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article sur les différences entre Crowdlending et Crowdfunding en actions.

Quels projets pourrez-vous financer dans le cadre du Crowdequity?

  • Le filtrage des projets

Toutes les sociétés ne peuvent prétendre à une levée en crowdequity. Les barrières viennent de la réglementation d’une part, et des critères de sélection spécifiques à chaque plateforme d’autre part.

Tout d’abord, d’un point de vue réglementaire, les entreprises candidates doivent respecter certains critères comme posséder un statut juridique compatible (SA, ou SAS sous conditions) et publier des comptes.

Ensuite, les entreprises éligibles déposent leurs dossiers de candidature auprès d’une plateforme. Celle-ci est chargée de l’étudier, le contrôler et le valider. Cette phase appelée « due diligence » consiste à valider les informations fournies par les entrepreneurs et à évaluer la faisabilité de leur projet. Les plateformes s’attarderont notamment à étudier la qualité de l’équipe dirigeante, le marché ciblé ainsi que le business plan du projet. Certaines plateformes, comme Sowefund, ont recours à des partenaires qui collectent et valident en amont les dossiers, ce qui leur permet d’avoir un double processus de filtrage. D’autres comme Anaxago ou Wiseed proposent un double filtrage en réalisant une sélection interne par l’équipe de gestion de la plateforme et en proposant une phase de pré-collecte qui permettra à la communauté de poser des questions et manifester leur intérêt ou non pour un projet.

Enfin, une fois le dossier validé, celui-ci est mis en ligne sur la plateforme et présenté aux investisseurs potentiels. A l’issu de quelques mois, si la collecte n’atteint pas son objectif, l’investisseur se verra intégralement remboursé.

  • Les différentes typologies de projets

En grande majorité les projets sont portés par des start-up cherchant à financer leur amorçage. Elles peuvent évoluer dans tous les secteurs d’activités mais les plus représentées sont les sociétés évoluant dans les services internet, l’environnement, la santé, les services professionnels ou aux particuliers ou encore les biens de consommation. Nous notons également la part croissante des projets à dominante immobilière qui offrent des perspectives de rendement intéressantes.

Par ailleurs, il arrive que les sociétés sollicitant des financements soient beaucoup plus matures (plusieurs dizaines d’années d’existence) et recherchent des financements afin de lancer un nouveau projet ou investir dans une nouvelle ligne de production, un nouveau point de vente.

Quel rendement attendre du financement participatif en actions? 

Qu’ont gagné les investisseurs jusqu’à présent ?

Compte tenu de la jeunesse du crowdequity, il est encore difficile de juger ses performances. Nous avons toutefois quelques exemples de sorties qui donnent un premier aperçu du rendement possible :

  • Sejourning, un site de location d’appartements, a levé 300 000€ en Juin 2012 sur la plateforme SmartAngels. 18 mois plus tard, les investisseurs en crowdequity ont gagné 3,5x leur mise dans le cadre du rachat de la start-up par la société E-loue.
  • Antabio, une biotech de traitement contre les infections nosocomiales, a levé 300 000€ en 2010 sur la plateforme Wiseed. Les parts des 200 petits porteurs qui ont investis dans le projet ont été rachetées 18 mois plus tard par un business angel, leur faisant bénéficier d’un rendement annuel de 43%.

Attention, si ces deux réussites sont spectaculaires il faut garder en tête que certains échouent et peuvent vous faire perdre l’intégralité de votre investissement. Ainsi, la société Smok-it qui fabriquait des cigarettes électroniques à destination de la grande distribution et financée par Unilend en 2014 (75 000€) a été placée en redressement judiciaire juste 3 mois après avoir levée des fonds !

La performance du capital risque

Le capital risque est la branche du capital investissement (l’investissement dans les sociétés non cotées) qui investit dans des sociétés n’ayant pas encore trouvé leur point d’équilibre, en général des start-ups. Le crowdfunding en equity intervient donc sur ce segment aux côtés des fonds de capital-risque et des Business angels. Il nous paraît don cohérent de se pencher sur les performances historiques de ce type d’investissement.

On note qu’en moyenne les investisseurs n’ont dégagé qu’une faible rentabilité sur les dix dernières années. Cela doit cependant être nuancé, en effet, la crise de 2008 ayant naturellement fortement augmenté le taux de défaillance des entreprises, notamment celle de taille réduite. On note que la rentabilité sur 5 et 3 ans d’historique est en nette hausse. Nous estimons en effet que la reprise (même légère) de la conjoncture économique associée à la montée d’un écosystème « start-up friendly » favorise les performances des investissements de type capital risque.

Doper son rendement grâce aux avantages fiscaux ? 

La plupart des investissements en equity crowdfunding sont éligibles à des avantages fiscaux (ce qui n’est pas le cas du crowdlending par exemple). Pour cela les sociétés doivent répondre à un certain nombre de critères qui seront validés par la plateforme.

Votre investissement vous permettra de bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de :

  • 18% du montant investi si vous êtes soumis à l’IR (loi Madelin) dans la limite de 9 000€ pour un célibataire (18 000€ pour un couple);
  • 50% du montant investi si vous êtes soumis à l’ISF (loi TEPA) dans la limite de 45 000€ par foyer fiscal.

Attention, le bénéfice de ces dispositifs fiscaux est conditionné par la conservation de vos parts pendant les 5 exercices suivant votre année d’investissement (soit entre 5 et 6 ans de détention).

Quels sont les risques? 

Le risque de perte en capital

On parle de perte en capital dès lors que le prix de cession des titres est inférieur au prix auquel l’investisseur les a acquis. Gardez à l’esprit que vous investissez dans des sociétés naissantes et donc fragiles par définition. La perte ne pourra cependant pas excéder la mise de départ.

Le risque d’illiquidité (horizon de sortie)

Si l’horizon d’investissement se situe généralement entre 2 et 8 ans, il n’existe pas de règle à ce sujet. En effet, il se peut que la société ne fasse l’objet d’aucune offre d’achat et que la plateforme peine à trouver une liquidité à ses investisseurs.

Que se passe-t-il pour les actionnaires en cas de faillite ?

En cas de faillite, la société est démembrée et liquidée. Les revenus tirés de la vente de ses actifs servent à rembourser le passif, autrement dit tous ceux à qui la société doit de l’argent.

En premier lieu, ce sont les salariés qui seront payés, viendront ensuite l’Etat, les organismes sociaux, les créanciers ayant pris des garanties, et enfin les fournisseurs.

Dans un second temps, sont remboursées les dettes financières contractées par la société (principalement les dettes bancaires).

Enfin seulement et s’il reste quelque chose, les actionnaires pourront se payer.

Conclusion

Le crowdequity permet de démocratiser l’investissement au capital des start-ups et des PME en général, domaine jusqu’alors réservé aux professionnels ou aux personnes fortunées.

Cette nouvelle forme d’investissement séduit un nombre croissant de petits porteurs en offrant notamment la possibilité d’investir dans des projets qui vous tiennent à cœur et donc de donner du sens à votre épargne.

Toutefois, comme tout investissement en capital, le crowdequity présente des risques notoires, qu’il faut garder à l’esprit au moment de se lancer dans l’aventure.

Points Forts

+ Une espérance de rendement intéressante
+ Donner du sens à son épargne
+ Possibilité de défiscaliser tout ou partie de son épargne
+ Un moyen de diversifier son épargne

Points faibles

– Un risque de perte en capital
Un horizon d’investissement incertain